Le Conclave du bassin du Congo s’est tenu avec succès à Kinshasa du 22 au 24 avril 2024. L’idée était de rassembler les parties prenantes locales des cinq plus grands pays forestier d’Afrique Centrale pour partager leurs expériences et construire des réseaux capables de soutenir des projets bénéfiques aux populations du bassin du Congo, d’une part, et appuyer les efforts de protection de la biodiversité du bassin du Congo d’autre part. Ce conclave à la différence d’autres rencontres similaires, avait une composante culturelle importante qui visait à communiquer sur la valeur des arts et pratiques traditionnels en soulignant les liens culturels entre les communautés du bassin du Congo et offrant une plate-forme aux opérateurs culturels et artistes locaux pour ajouter leur voix, leurs réflexions, et leurs contributions aux travaux et aux discussions suivant les 6 thématiques retenus dans le cadre de ce conclave.
Lançant les travaux en marge de la journée internationale de la terre nourricière, l'ambassadrice des États-Unis en RDC, SEM Lucy Tamlyn, avait souligné l'importance de cet événement : "Le bassin du Congo représente une richesse mondiale, non seulement en termes de biodiversité et de forêts protégées, mais aussi pour les communautés qui y vivent. Il est crucial de prendre des mesures pour les protéger".
Son Excellence Madame l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, Lucy Tamlyn lançant les travaux
Représentant, la vice-première ministre et ministre de l’environnement et développement durable SEM Eve Bazaiba, le professeur Joseph Malasi (Conseiller politique et diplomatique en charge du changement climatique au ministère de l’Environnement), a dit être convaincu que cette initiative conduira à la création de projets concrets portés par les acteurs du secteur privé, de la société civile et de la recherche scientifique qui ont pris part aux discussions. Il a insisté que ces projets doivent non seulement supporter la conservation des biodiversités mais aussi et surtout avoir un impact positif sur les populations congolaises en particulier et celles du bassin du Congo en général.
John Nkumu benini, cadre pygmée démontrant les connaissances traditionnelles des peuples autochtones, conclave du bassin du Congo
A l’issue des travaux, les participants ont formulé des recommandations qui visent à assurer un futur plus sain et plus durable du Bassin du Congo dont les plus importantes sont : la création d’une Destination Bassin du Congo avec tout ce que cela implique (investissement en infrastructure, marketing, harmonisation du cadre légal pour faciliter la mobilité, inventaire systématique des espèces de la faune & flore) ; l’investissement dans les énergies renouvelables et alternatives pour ralentir la déforestation ; l’adoption des mesures incitatifs pour encourager le secteur privé à migrer vers l’économie circulaire ; la documentation, valorisation et préservation des savoirs endogènes du bassin du Congo ; la sécurisation des territoires de vie des peuples autochtones et communautés locales ; la restauration des sites dégradés grâce au reboisement, l’agroforesterie, l’agroécologie, etc ; la domestication des espèces forestières locales à croissance rapide ; la promotion des énergies renouvelables ; le développement et le soutien des initiatives d’éducation environnementale en milieu scolaire et dans les communautés.
Jato Sonita, une artiste écologique venu du Cameroun sensibilisant sur la préservation du bassin du Congo.
Un réseau dénommé Congo Basin Initiative « CBI » en sigle, a été créé, avec des membres répartis sur les 5 pays ciblés par le Conclave (RD Congo, Congo – Brazzaville, Guinée Equatoriale, Cameroun & Gabon). CBI a pour vision de faire du Bassin du Congo l’écosystème forestier le mieux conservé au monde en maintenant son intégrité écologique et culturelle, et dans lequel, les communautés locales, riveraines et autochtones sont pleinement impliquées et leurs savoirs traditionnels sont suffisamment valorisés.
Un plan d’action du réseau a été établi, ce plan d’action est basé sur 6 thématiques / clusters dont :
Thème 1. Écotourisme, conservation & protection de la biodiversité
Thème 2. Gestion et valorisation des déchets
Thème 3. Déforestation et production des énergies alternatives et/ou renouvelables
Thème 4. Gouvernance foncière, gouvernance forestière et Agriculture durable (agroforesterie)
Thème 5. Culture et Éducation environnementale
Thème 6. Droits socio-économiques des populations locales, autochtones et riverains et valorisation des savoirs traditionnels
Des Experts du Groupe 1. Ecotourisme, conservation et protection des biodiversités en séance de travail.
Des responsables choisis des clusters (ou groupes thématiques) pourront dans le cadre des activités post-conclave enrichir avec les participants au conclave, des idées projets proposées lors des discussions, cela pour un éventuel financement du gouvernement américain. Ces projets devront à la fois supporter les efforts de conservation des biodiversités dans le bassin du Congo et promouvoir le développement économique des populations du bassin du Congo y compris les peuples autochtones.
Veridique Musambaghani, Coordonnateur du Groupe Utalii Kwetu lors de la soirée KARIBU à la résidence de SEM Lucy Tamlyn.